• Le Kenning, le Bardit et les Allitérations.

    Le Kenning, le Bardit et Allitérations:


    Une expréssion qu'a utiliser Tacite quand il a décrit les peuples "barbares" et qui est en usage dans le Druidisme pour désigner une prière sous forme de chant. Le Bardit.


    "-Ils ont aussi de ces chants qu’ils entonnent – c’est ce qu’ils appellent le bardit – pour enflammer leur courage, et dont les accents mêmes leur font augurer l’issue du combat qu’ils vont engager [...]". — (Tacite, Germania, ch.III, édition Les belles Lettres)


    Ou a la description l'écrivant Eugène Sue sur le souvenir d'un chant de sa mère:


    "-Je songe au vieux bardit que ma mère me chantait pour m’endormir quand j’étais petite". — (Eugène Sue) - Les Mystères du peuple, Tome IV, Chapitre II.)


    Marie-Joseph Sue dit Eugène Sue, né le 26 janvier 1804 à Paris et mort en exil le 3 août 1857 à Annecy-le-Vieux, est un écrivain français. Il est principalement connu pour deux de ses romans-feuilletons à caractère social : Les Mystères de Paris et Le Juif errant.



    Les bardes gaulois n’ont laissé qu’un nom vaguement célèbre, mais point de monumens. Les bardes chantaient dans nos forêts comme les homérides sur les rives de la Grèce et de l’Ionie ; mais leurs chants sont morts avec la nationalité gauloise, l’épée romaine a coupé les vieilles forêts et moissonné la vieille poésie de la Gaule. Si l’Asie eût conquis la Grèce, aurions-nous les chants d’Homère ?
    Dénués de monumens, réduits à quelques indications éparses dans les auteurs grecs et latins, tâchons de suppléer à ce qui nous manque, de compléter ce qui nous a été laissé.
    Nous avons deux moyens de nous faire une idée de cette poésie gauloise, maintenant perdue :
    Rapprocher et comparer soigneusement les passages dans lesquels les auteurs anciens font mention de nos bardes ;
    Étudier l’institution des bardes chez d’autres nations d’origine celtique, au sein desquelles cette institution s’est conservée plus long-temps que dans la Gaule. On sait que les Gallois, reste des anciens Bretons d’Angleterre, les Irlandais, les montagnards d’Ecosse, ou Gaëls, sont de race et de langue celtiques, comme l'étaient les anciens Gaulois. Ces trois peuples ont eu des bardes jusqu’à une époque récente. Nous examinerons ce qu’ont été ces bardes.
    Enfin nous chercherons si l’institution et la poésie des bardes ont laissé quelque empreinte sur notre littérature ou quelque vestige dans notre pays.
    Bien que les anciens nous apprennent peu de chose sur la poésie des bardes, ils nous en disent assez pour nous révéler trois genres distincts dans cette poésie :

    Les trois types de poésie sacrées:
    La poésie sacerdotale.
    La poésie guerrière.
    La poésie satirique.


    Les bardes étaient avec les druides dans un rapport trop étroit pour rester étrangers à la poésie mythique, par laquelle ceux-ci transmettaient leurs enseignemens. Strabon indique ce rapport des bardes avec les druides, en ces termes : « les trois classes les plus honorées de la nation gauloise, sont les bardes, les druides et les devins. » En plaçant ainsi les bardes auprès des druides, Strabon montre assez que là, comme partout ailleurs, la poésie à son origine a été associée à la religion.
    Remarquons aussi le rapport des bardes aux devins ou prophètes ; le caractère prophétique est un caractère essentiel de la poésie des bardes sur lequel nous reviendrons.
    Outre les bardes classés par Strabon avec les druides et les devins, il y avait chez les Gaulois des bardes guerriers ; outre cette poésie sacerdotale, il y avait une poésie belliqueuse. C’est ce qu’attestent Elien, Ammien Marcellin, Festus et cette belle apostrophe de Lucain : « O vous qui envoyez à l’immortalité les noms et les âmes de ceux qui sont morts vaillamment, bardes, vous avez fait entendre des chants nombreux. »


    Le mot nombreux (plurima) prouve qu’à la connaissance de Lucain, cette portion martiale de la poésie des bardes était considérable.
    Lucain est loin de traiter les chants des bardes avec ce mépris dont les Romains étaient prodigues pour tout ce qui venait des peuples barbares. Le Celtibère Lucain paraît avoir eu une certaine sympathie pour la poésie gauloise ; les traditions druidiques ne lui étaient pas entièrement étrangères, et il semble s’en être une fois inspiré dans sa description de la forêt de Marseille.
    « C’était un bois sacré inviolé depuis des siècles ; des rameaux entrelacés enveloppaient l’air ténébreux et les froides ombres de ces profondeurs sans soleil. Les Pans agrestes, les Sylvains rois des forêts, les nymphes, n’habitaient pas ce lieu. Il était consacré à des dieux et à des rites barbares ; des autels s’y élevaient pour d’effroyables holocaustes ; chaque arbre avait été lavé de sang humain. Là, si l’antiquité qui vit les dieux mérite quelque créance, les oiseaux craignent de se poser sur les rameaux, les bêtes sauvages de se coucher dans les fourrés ; jamais le vent ne descendit sur ces forêts, ni la foudre que secouent les noires nuées ; les arbres immobiles et muets recèlent une horreur étrange ; une eau noire ruisselle de mille fontaines ; des troncs informes et taillés sans arts sont les tristes simulacres des dieux ; leur difformité même, et la pâleur du bois pourri, épouvantent ; on redoute ces dieux dont les figures sont inconnues ; on tremble devant eux, d’autant plus qu’on les ignore.
    « La tradition raconte que souvent la terre s’ébranle et les profondes cavernes mugissent ; que les ifs se prosternent et se relèvent soudain ; que la forêt, sans se consumer, resplendit des lueurs d’une incendie ; que des dragons se glissent à l’entour des rameaux qu’ils embrassent. La religion de ces peuples n’ose approcher de ce bois ; ils l’ont cédé à leurs divinités. Lorsque Phœbus est au somment de sa course, ou que la sombre nuit remplit le ciel, le prêtre lui-même pénètre en tremblant sous ces ombrages : il a peur d’y rencontrer son dieu. »


    Plusieurs traits de cette description ont un caractère lugubre et fantastique, inconnu à la poésie romaine. On y reconnaît un génie plus sombre, plus barbare, et quelques traits qui semblent empruntés aux superstitions gauloises. C’est un écho de la poésie druidique dans l’imagination de Lucain.
    Revenons à nos bardes.


    Les Bardes ne composaient pas seulement des hymnes religieux et des hymnes guerriers, ils composaient aussi des chants satiriques,
    Diodore de Sicile dit positivement qu’ils louent les uns et raillent les autres. L’épigramme est aussi ancienne que le panégyrique ; à toutes les époques, il y a la poésie qui raille en face de la poésie qui loue. Momus figure, dans l’Olympe antique, et Loki, dans l’Olympe Scandinave ; le même siècle vit naître l’Iliade et le Margitès. Les chants exaltés des troubadours furent contemporains des sirventes moqueurs.
    Mais rien ne correspond plus exactement aux trois genres de la poésie gauloise que les trois sortes de poésie dont les scaldes de la Scandinavie fournissent des exemples.
    En effet, l’Edda contient des poésies mythologiques et cosmogoniques, dont les auteurs furent ou des scaldes prêtres ou des scaldes affiliés aux prêtres de la nation, écrivant sous une influence religieuse et sacerdotale. On possède en outre des chants nombreux de scaldes guerriers ; ces chants sont analogues aux chants belliqueux mentionnés par Lucain. Enfin, les sagas Scandinaves renferment une foule de chants satiriques ; ceux-ci ont même un nom particulier (nidungr visu).
    D’après cette corrélation de divers genres de la poésie des Lardes avec ceux que présente la poésie des scaldes, on peut, jusqu’à un certain point, se former une idée des monumens de la première qui ont péri, par les monumens de la seconde qui subsistent.


    On est d’autant plus autorisé à faire ce rapprochement, qu’on trouve chez des bardes gallois du VIe siècle certaines images qui semblent empruntées aux scaldes.Le barde Aneurim a composé un chant où se trouvent ces mots : « Il a rassasié les aigles noirs, il a apprêté un festin aux oiseaux de proie. »

    N’est-ce pas le refrain favori des scaldes, que le chantre des Martyrs a éloquemment rappelé dans le bardit de son admirable bataille des Francs ?

    N’est-ce pas comme si on entendait Ragnar-Lodbrok s’écrier au milieu des serpents auxquels on l’a livré. « Nous avons apprêté un festin abondant aux corbeaux, nous avons rassasié les oiseaux de proie. » Le barde ajoute : « La chair était préparée pour les loups plutôt que pour le banquet nuptial. » N’est-ce pas cette étrange association d’images de sang et de volupté qui faisait dire à Ragnar : « Quand j’étais au milieu des lances, j’éprouvais une aussi grande joie que si j’avais serré dans mes bras une jeune fille éclatante de beauté ? «Le barde et le scalde ne tiennent-ils pas ici le même langage ?


    Voilà pour la ressemblance ; quant aux différences de caractère qui distinguent la poésie germanique de la poésie celtique, on les appréciera par les fragmens que je citerai de cette dernière. Il paraît qu’il arriva aux bardes gaulois ce qui arrive en général aux organes de la poésie primitive ; ils déchurent de la situation élevée qu’ils occupaient d’abord à côté des druides ; ils tombèrent dans une position inférieure et précaire, dans la dépendance et sous le patronage des chefs des tribus gauloises. Cette situation sociale est d’autant plus à remarquer, qu’elle se reproduit avec des analogies frappantes partout où les bardes ont subsisté : dans le pays de Galles, en Irlande et en Ecosse.Une anecdote, rapportée par Athénée, d’après Possidonius, qui visita la Gaule, montre ce que cette relation des bardes et des chefs gaulois était devenue environ cinquante ans avant la conquête de César.A cette époque, c’était l’usage parmi les chefs gaulois de rassembler dans les festins un grand nombre de bardes, et la munificence à leur égard était une vertu que leurs louanges, comme on va le voir, ne manquaient pas d’exalter. Luerius ou Luernius, roi des Arvernes, passait pour le plus magnifique des rois de la Gaule ; il était la providence des bardes et leur héros. « Un jour, dit Possidonius, qu’il avait donné un grand repas, un certain poète barbare, s’étant attardé, trouva Luerius qui partait ; alors allant à la rencontre de Luerius avec des chants, il se mit à exalter le mérite du chef et à déplorer son propre retard. Luerius charmé demanda une bourse d’or et la jeta au poète, tandis qu’il courait à côté du char. Le poète, l’ayant ramassée, recommença ses hymnes, disant : « Les vestiges de ton char sur la terre font germer l’or et les bienfaits. »L’attitude du barde, courant auprès des roues du char, à peu près comme les mendians qui suivent en chantant une chaise de poste à la montée, et remerciant par des louanges outrées de la bourse qu’on a bien voulu lui jeter ; cette attitude n’offre rien de fort élevé ; on y sent la dégradation où étaient déjà tombés, si ce n’est tous les bardes, au moins un certain nombre d’entre eux ; ces bardes, dont l’emploi primitif était d’enseigner la puissance des dieux, de donner l’immortalité aux braves, ou de prophétiser l’avenir.Possidonius dit encore : « Quand les chefs vont en guerre, ils mènent avec eux une suite de gens qu’on appelle parasites. Ces gens, qui mangent à la table de leur patron, chantent ses louanges, non-seulement au peuple qui se rassemble autour d’eux, mais encore à tous ceux qui veulent bien les entendre en particulier. » 
    Voilà une véritable dépendance personnelle, une sorte de domesticité, de vassalité, à laquelle sont réduits ces bardes attachés à la personne du chef.On voit donc que les chefs gaulois avaient des bardes attachés à leur personne, les suivant partout, enflammant leur valeur pendant le combat, et la célébrant après.



    Exemple de Bardit de Lugh et Keridwen :
    Bardit de Keridwen et Lugh réunis

    « -O Keridwen,
    Fais de nous des enfants de la Poésie
    Poésie fille de Réflexion
    Réflexion fille de Méditation
    Méditation fille de Science
    Science fille de Recherche
    Recherche fille de Connaissance
    Connaissance fille de l'Intelligence
    Intelligence fille de Compréhension
    Compréhension fille de Sagesse
    Sagesse fille des trois dieux Macha
    O Keridwen ! Awen!
    O Keridwen,
    Accorde-nous le goût de la recherche
    Avec le goût de la recherche la poésie
    Avec la poésie l'ardeur
    Avec l'ardeur la solidité
    O Lugh,
    Par où on mesure le vrai
    Par quoi on apprend la vérité
    En quoi le mensonge s'engloutit. Awen!

    O Lugh, O Keridwen,
    Bélisama la très brillante triple déesse
    Protégez_nous aujourd'hui
    Protégez le savant et ses livres
    Protégez l'artiste et ses oeuvres
    Protégez l'artisan et ses outils
    Sans oublier notre bétail
    Pour qu'en nous quittant dans votre gloire
    Vous nous laissez
    Comme vous nous avez trouvé à l'aurore. Awen! »


    Le bardit porte d'autre nom, comme les galdar ou le Vardhlokkur (c'est aussi des synonymes)


    Le Kenning et l'allitération et un art poétique de crée des images :
    Un kenning est une expression utilisée à la place d'un terme pour décrire un aspect de ce terme. Les Kennings ne sont pas des surnoms, dont on peut se servir. Pensez à la différence entre une phrase descriptive et un suurnom, par exemple la Déesse Freya est aussi appelée Horn, Syr, et Mardoll, ce sont des noms alternatifs. L'un des kennings de Freya on a « Reine des Valkyries », « Reine des Elfes », « Monteuse de Sanglier », « Patronne des Chats », ou « Fille de Njörd ». 
    Ce sont des descriptifs qui indiquent l'identité de Freya, ouo des aspects de son caractère. On a les même pour la Déesse Morrigù « Reine des ombres », « Tueuse des morts », « Dompteuse de Géant » ou « Reine des ténèbres ». 
    Les anciens Bardes, Skalds et Filidh passaient un temps fou a concevoir des Kennings pour invoquer les dieux ou exalté la grandeur avant un combat ou une cérémonie. 
    C'est en Islande que cette art a le plus longtemps prospérer. La poésie Islandaise était très complexe et il y avait différentes formes de rimes et de rythmes pour indiquer le thème, la forme, et l'usage.
    Un poème d'amour. Un poème de louange avait une certaine forme et un poème d'exaltation guerrière une autre Les chansons dans les Sagas avaient encore une forme différente. 
    Mais l'allitération est une technique simple que l'on peut tous facilement reproduire pour nos rituels personnels quand on écrit pour nos divinités personnelles ou les ancêtres. Il s'agit de la répétition d'un son. C'est a vous de choisir le son que vous répétez, l'allitération consonantique est la plus fréquente. Elle concerne la première lettre de chaque syllabe ou de chaque mot d'un ensemble de phrase ou de vers. 
    Par exemple « Les Baleines se baignent dans la baie » ou « le Prince a de la peine, mais bois de la bière en l'honneur de sa Reine, ou sa propre bedaine, soignée et pleine par la bière qui éloigne le chagrin» 
    Ici on a la répétition du son « B » et « -aine/-eine»
    Si vous ajoutez a votre rituel des kennings, des surnoms et des allitérations, vous en augmenterez la beauté et cette art Bardique ancien ressurgira le temps d'une célébration avec des amis ou en famille.
    N'importe quelles paroles peuvent convenir (éviter les mots grossier, fait un kenning pour parler de chose qui vous mette en colère ou des personnes ou événement qui on été dures par exemple j'utilise dans mes rituels les Kennings « les fils de Loki » ou « les mordeurs de la mort » quand je veux parler des personnes qui m'on fait du mal par le passer.
    Le sentiment de sacré et le sens de la formalité est ce qui sépare le profane du sacré. 
    Et l'inspiration aussi. 



    sources:
    https://fr.wikisource.org/wiki/Des_bardes_chez_les_Gaulois_et_chez_les_autr…
    https://fr.wiktionary.org/wiki/bardit


    le livre « Guide pratique de l'Asatru » Patricia M Lafayllve et le livre « L'Edda Poétique » de Régis Boyer. 

    « Le Rituel du Troth oath (serment de fidélité) pour les dieux NordiquesLander, Highlander (clan), Outlander (étranger) = Innangardh et Utangardh »

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