• A propos du Blot

    À PROPOS DU BLÓT

     

    ***Le Blót

    Blót (pluriel : Blótar), vient du verbe norrois Blóta qui signifie « sacrifier ». Que signifie cette notion dans la Tradition du Nord ?

    Dans les temps reculés, le surplus du bétail était sacrifié dans les Blótar qui annonçaient l’hiver, ceci dans le but de s’assurer suffisamment de nourriture en prévision de l’hiver, rude et difficile.

    Le Blót, c’est la Célébration, le Rituel, le Sacrifice, en d’autres termes, le Don. Nous demandons et nous recevons. Si l’on tient compte de la Sagesse de Odin, nous nous devons aussi d’offrir, de donner, c’est le don pour don. Cet échange, selon une des règles de la Rune Gebo, crée un lien, un canal alors entretenu par les échanges suivants.

    Le Blót, c’est le partage, on ne s’incline donc pas, on ne s’agenouille pas devant les Dieux, on leur parle face à face, le lien est amical et fraternel.

     

    ***Le Vé

    Appelé aussi Heimvé, le Vé est l’espace sacré dans lequel se déroule le Blót. Le plus souvent, le Vé est un cercle délimité par des pierres runiques, des torches ou des lanternes. Il est alors appelé Vébönd.

    Le Vé traditionnel est carré, avec des mesures précises de 9 ou de multiples de 9, un des nombres sacrés avec 3 et 8. Les angles sont axés vers les points cardinaux, et parfois, la Rune Gebo est ajoutée en son centre, ses pointes dépassant les angles du carré. Gebo représente le don, le partage, l’offrande, les rayons et les distances qui nous connectent aux points cardinaux, aux éléments et au Multivers de Yggdrasill. Mais il peut aussi être couvert d’une toile soutenue par des branches. Le Vé peut très bien être matérialisé par un tapis prévu à cet effet, brodé des Runes en bordures et des symboles.

    Le Vé protège contre les énergies nocives et des intrusions de toutes sortes émanant de l’extérieur. Le Vé est le lien entre le monde magique et nous, c’est la connexion.

    Le lieu le plus approprié est la clairière d’une forêt, sur une colline, dans une grotte, une ruine, un jardin ou dans une pièce, chez soi.

     

    ***Le Hörg

    Point focal du Blót, le Hörg est une souche, une table qui se trouve au centre du Vé. C’est en quelque sorte un autel qui contient les éléments nécessaires au Blót :

    *Les Runes ;

    *Le Gandr (baguette) ;

    *Le Bragafullr (la coupe des promesses) ;

    *Le Horn (la corne) ;

    *Le Hamar (le marteau) ;

    *Le Svörd ou Alagr (l’épée ou le couteau).

     

    Les symboles sont au choix des inspirations. Bougies ou lanternes, une décoration appropriée au but du Blót. Le Hörg se doit d’être simple, beau et magique. C’est sur celui-ci que vont se se dérouler les étapes du Blót et les opérations magiques.

    Le Blót est le moment où nous saluons les Dieux et les ancêtres. C’est l’instant où nous prenons vraiment conscience de nos liens avec eux.

     

    ***Voici ci-dessous la structure d’un Blót d’aujourd’hui, inspirée de l’Odinic Rite, religion néo-païenne au même titre que l’Asatru.

     

    ***Ouverture du Blót :

    Le Blót s’ouvre au son de la corne à souffler. Le Sonneur souffle au nord, à l’est, au sud puis à l’ouest. Le Godhi (Prêtre runique) et la Gythia (Prêtresse runique) annoncent ensemble l’ouverture du Blót et sa célébration à l’occasion d’une fête ou autre. L’assemblée observe le

    silence.

     

    ***La Purification :

    C’est le moment durant lequel l’assemblée reste en méditation silencieuse pour calmer les esprits et se préparer au Blót.

     

    ***La Consécration :

    Elle déclare que le lieu du Blót est un endroit sacré qui demande de prendre conscience des Puissances divines qui demeurent en chacun. Alors, tandis que l’assistance chante le Futhark dans l’ordre, est construit le Rituel du Marteau, appelé HamarsBlót ou Hamarsetning qui

    consacre le Vé.

     

    ***La première Libation :

    Un premier toast est porté aux Dieux, aux ancêtres et aux esprits en leur souhaitant la bienvenue dans ce Vé en vue de la célébration.

     

    ***Le Feu Sacré :

    Un feu est allumé sur le Hörg. Le Godhi allume sa bougie dont il transmet la flamme à celle de la Gythia. Celle-ci la fait suivre à la personne la plus vieille de l’assemblée jusqu’à la personne la plus jeune.

    Toutes les bougies sont alors allumées. Traditionnellement, des torches sont utilisées. La flamme symbolise la Flamme de notre Foi et de notre Folk qui brûle à jamais. C’est aussi un point de convergence par lequel nous sommes tous liés par la flamme.

     

    ***L’Invocation :

    Tout commence par le Galdr qui prend ici une autre forme. Il n’est pas, en l’occurrence, le chant ou l’émission des sons comme pour le yoga runique ou Hönstadhagaldr et Stadhagaldr. Ici, il s’agit d’une Dédicace, une poésie dédiée à une Divinité. Il est porteur de l’Intention. C’est une partie très importante du Blót où on est lié par le son et son énergie, ainsi que par la très importante visualisation. Le ton du Galdr est important, il ne s’agit pas de le dire comme une récitation.

    Elle se rapporte au but du Blót. Par l’Invocation, nous rendons honneur aux Dieux. La première lecture se réfère à Odin, pour nous rappeler qu’il est le Dieu de la poésie et de l’Inspiration. La poésie a une place spéciale dans l’accomplissement d’un Blót, comme dans la Magie. Ainsi, nous pouvons lire (et c’est le plus souvent) le Hávamál (Runatal) ou bien aussi le Grímnismal ou le Vafþrúðnismál.

    Ensuite, c’est le moment où nous nous rappelons l’importance de nos ancêtres et de nos successeurs, du devoir que nous avons envers eux. Nous nous rendons compte de l’unité du passé, du présent et du futur. Nous nous adressons à nos descendants, les futures générations encore à naître. Nous avons été guidés et nous sommes arrivés là où nous sommes à présent par nos actions, par les actions faites dans le passé par nos parents, et ce que nous faisons maintenant aura des conséquences dans le futur. Ce Dit est dirigé vers nous-mêmes, nous rappelant nos responsabilités envers les Dieux, les gens, la Terre.

     

    ***La deuxième Lecture souligne le génie de nos gens dans l’utilisation de la langue par l’intermédiaire de l’écriture. Ainsi nous pouvons lire des passages de l’Edda comme dans le Gylfaginning, le Skáldskaparmál… Exemple : Les Rêves de Balder à Litha, Skirnisförd à Yule, Völuspa à Samhain…Cette lecture renforce un aspect du Blót et salue la capacité d’être doué de talent et de répandre la sagesse, la philosophie par des écrits, car c’est aussi un puissant moyen de communication. La Tradition est orale, mais elle est passée par l’écrit afin de la sauvegarder quand le Christianisme commençait à envahir les terres européennes.

     

    ***La Requête :

    C’est un appel aux Dieux pour qu’ils soient à nos côtés dans nos efforts, pour maintenir nos valeurs. Pour qu’ils nous aident dans nos efforts. Pour notre Foi, notre Folk et notre Famille. Pour l’harmonie dans la vie, partager nos joies et tous les événements de la vie avec la famille et les amis. Pour qu’ils nous aident à rester constructifs, à avoir des mains guérisseuses et obtenir la Sagesse. Pour qu’ils nous aident à rester unis dans un esprit de camaraderie.

     

    ***Le Ralliement du Jarl :

    C’est le rappel du Cercle de Loyauté qui doit unir ceux qui dirigent et

    ceux qui suivent, en confirmant la Loyauté, la Fidélité, le Serment.

     

    ***La Coupe de la Mémoire :

    C’est le sacrifice de l’Hydromel et la communion symbolique avec les Dieux. La consécration de l’Hydromel se fait au nom de Odin sous l’aspect du Dieu-aux-Corbeaux, et par le signe du Marteau, la bénédiction par Mjöllnir.

     

    ***La deuxième Libation :

    Une fois l’Hydromel consacré, porter un toast aux Dieux, aux ancêtres, aux esprits et aux membres de la communauté.

     

    ***Le Serment :

    C’est la promesse de l’engagement envers les Dieux, les êtres et la Terre.

     

    ***La troisième Libation :

    Elle prend plus la forme d’un Sumbel, c’est le moment de remercier les Dieux, les ancêtres et les esprits. Lorsque la Libation est terminée, le restant de l’Hydromel est versé en offrande à la Terre-Mère, au sol si c’est à l’extérieur ou dans un pot rempli de terre si c’est à l’intérieur.

     

    ***La Clôture :

    C’est l’annonce de la fin du Blót, qui se conclut par le Rite du Marteau.

    La structure du Blót peut se modifier, il n’y a pas de règles précises, l’inspiration peut jouer un rôle important. Toutes ces étapes sont un exemple, mais nous pouvons élaborer un Blót à notre façon : la Tradition, quand bien même elle soit structurée sur des bases traditionnelles, n’est pas dogmatique.

    Les Blótar se rapportent aussi au cycle de la vie : la naissance, l’enfance, l’adolescence, la maturité, la vieillesse, la mort, la renaissance. Ceci est souvent marqué par les Blótar suivants :

     

    *Vatni Ausa :

    C’est l’aspersion d’eau sur un nouveau-né, pour lui assurer une belle vie, une bonne sentence des Nornes et des Dieux. Il est ensuite passé dans les branches de bouleau ou de frêne pour la prospérité dans sa vie et pour lui assurer une bonne santé. Les Chrétiens ont repris l’aspersion pour leur baptême.

     

    *Handfasting :

    Le lien des mains, c’est la célébration du mariage, le lien entre deux êtres. Il y a le lien des mains avec un ruban rouge pour l’amour, le ruban vert pour la prospérité, la bénédiction par Mjöllnir et les anneaux qui sont le symbole du serment de l’engagement et de la fidélité. Les Chrétiens ont repris le concept de l’anneau, qui est en fait un symbole sacré dans la tradition nordique.

     

    *DaudaBlót :

    C’est le Blót des funérailles. Il est célébré sous forme de veillée avec des offrandes aux défunts et aux Dieux. Le défunt est chaussé pour son parcours, on lui coupe les ongles pour ne pas agrandir le navire Naglfari chez Hel. Le jour de la sortie de la demeure, le cercueil est passé par un trou percé dans le mur de la maison (aujourd’hui par la fenêtre), pour être sûr qu’il ne revienne pas en Draugr (fantôme). Ensuite, c’est la mise en terre pour trois semaines, puis la crémation. De nos jours, c’est la crémation qui se fait directement après quatre jours et quatre nuits de veillée. Certains iront jusqu’à neuf jours et neuf nuits.

    Le Blót est aussi le cycle de la création et de la Nature. On peut célébrer la croissance, la floraison, la moisson, mais aussi les choses qui se rapportent à la vie comme l’éducation, la justice, l’accouplement, la guérison, la naissance, la mort, la renaissance, la réussite… Par le Blót, nous restons en contact avec les rythmes de la vie, l’âme de la Nature, nous renforçons le lien avec les Dieux, les ancêtres et les esprits comme les elfes, par exemple.

     

    ***Le Sumbel :

    Le Sumbel, ou Sumbl, Symbl, est la célébration des liens communautaires. Sa forme est plus joyeuse que le Blót et, parfois, plus ludique, l’amenant, de par ce fait, à plus de fréquence que le Blót. Souvent, le Sumbel est pratiqué après le Blót, ce qui permet de créer des liens intimes de fraternité.

    Lors d’un Blót, sont faites les Libations en invitant les Dieux à partager la boisson avec nous. Le Sumbel, c’est aussi le toast porté, avec l’importance de la parole. Il faut annoncer un serment, une promesse, un poème… Les paroles sont sacrées lors d’un Sumbel, chaque mot a son importance.

     

    ***Le Sumbel traditionnel :

    Le Sumbel se déroule en un cercle dans lequel le Bragafullr (la coupe des promesses) est rempli d’hydromel, passé de main à main et bu par tous les participants qui procèdent à diverses libations (toasts).

    La première Libation est dédiée aux Dieux. La deuxième Libation est dédiée aux Héros.

    La troisième Libation est dédiée aux ancêtres et proches décédés.

    À chaque Libation, la coupe est remplie et fait le tour du cercle. Tous doivent faire leur salut et boire jusqu’à ce que la coupe revienne à l’officiant qui recommence pour la Libation suivante.

    On peut prêter serment, faire une promesse, faire un souhait, dire un poème, raconter une histoire… Tout ce qui sort du cœur est bienvenu et de mise. L’expression est impulsive et intuitive, c’est aussi un moment qui permet de se connaître. Le Sumbel fait tomber les préjugés, la timidité, la peur d’exprimer ses émotions.

     

    **Le Sumbel du Temps :

    Le Sumbel sert aussi à s’exprimer avec le Temps, de porter la Libation au Passé, au Présent et à l’Avenir, mais on ne parle pas des Nornes, c’est inutile, car on parle de soi et de ce qui est avec nous, dans notre dimension et à notre mesure.

     

    *La première Libation est pour les bonnes actions du Passé.

     

    *La deuxième Libation énumère les actions du Présent dont on est fier.

     

    *La troisième Libation parle des vœux pour le futur, ce que l’on souhaite accomplir.

     

    *Le Sumbel de la Magie :

    Nous pouvons aussi porter un toast en l’honneur des pratiques magiques de la Tradition du Nord.

     

    *La première Libation est en l’honneur des premiers Blótar célébrés par les ancêtres.

     

    *La deuxième Libation est portée pour les groupes Nordisants actuels et la Magie actuelle du Nord.

     

    *La troisième Libation est portée pour l’évolution personnelle en Magie ou pour le souhait de devenir Godhi, par exemple.

     

    ***Le Sumbel libre :

    Le Sumbel libre consiste a réunir des gens pour faire des Libations, pour n’importe quelle raison, en racontant des histoires, en chantant, pour un événement particulier…

    Le Sumbel est une cérémonie sympathique, qui peut être amusante, mais toujours dans le respect. Le Sumbel apporte souvent de la joie, du rire et de la convivialité.

     

    Source:

    « Galdarbók, la Voix des 24 Runes Tome 2 » par Galdar Sechador

    « Rituel Des runes dans les reliques pour la paix »

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